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- 2018-02-22 (Création/Production)
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La Fédération Vaudoise des Jeunesses Campagnardes s'apprête à fêter ses 100 ans. A Savigny, plus de 500 délégués étaient présents pour élire la société qui aura l'honneur d'organiser la fête du 100e anniversaire.
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Transcription:
Et bonjour Argathe Bearden, bonjour Thibault, vous revenez presque à l'instant de Savigny dans le canton de Vaud pour notre magazine de reportage Ici la Suisse.
Vous allez nous raconter la journée d'hier qui était assez folle apparemment.
Ah oui, hier à Savigny avait lieu l'Assemblée Générale de la Fédération Vaudoise des Jeunesses Campagnardes.
Plus de 500 délégués étaient présents, c'est une assemblée annuelle mais celle d'hier était capitale.
Les délégués ont élu la société qui aura l'honneur d'organiser la fête du centième anniversaire de la Fédération Vaudoise des Jeunesses Campagnardes.
Deux candidats en lice, la Jeunesse de Savigny ainsi qu'un regroupement de plusieurs sociétés de jeunesse du nord vaudois.
Voilà, deux candidatures magnifiques, l'attention est bien retenue à son comble.
Elle est élue avec 2 994 voix, la Jeunesse de Savigny !
L'explosion de joie est à la hauteur de l'enjeu, à savoir l'organisation du centième anniversaire de la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes, Gilles Favre et Mathias Dupertuis de la Jeunesse de Savigny.
Ça fait une année qu'on travaille sur cette candidature.
On est allés trouver les jeunesses, on est allés souper partout pour présenter notre projet aussi, on a fait beaucoup de bénévolat durant tout l'été, on a essayé de faire un maximum de com' sur les réseaux sociaux.
C'est une campagne comme une campagne politique, c'est la même chose, il faut aller vers les gens, les trouver, discuter avec eux.
Ça draine combien de personnes la fête ?
Un petit chiffre, d'après les fêtes d'avant, c'était 120 000, peut-être pour le centième un peu plus.
Simon Lioset du comité de candidature vaincu des jeunesses du Nord-Vaudois et son collègue Arnaud Baudrat.
Ce qu'on veut organiser comme manifestation, ça ressemble à une cantonale comme il y a eu à Colombie en 2013.
Le budget qui a été fixé à Colombie, c'était quelque chose comme 2,8 millions, donc on pourrait estimer que ce sera légèrement supérieur, après c'est qu'une supposition.
Ce qu'il faut là-dedans, c'est un caissier qui tient vraiment la route. 120 000 personnes, 19 jours, 3 millions de budget, est-ce que ça devient presque un travail à temps plein ?
Par rapport à ce qu'on a eu comme retour d'autres manifestations, les personnes ont pris des mois de congés à leur travail.
Les personnes qui s'engagent là-dedans, ils sont conscients, ils vont mettre une partie de leur vie professionnelle en stand-by.
On va devoir faire des choix, on va peut-être devoir diminuer un petit peu notre temps de travail, c'est clair, mais par contre on va apprendre en management, en travail d'équipe et tout ça, c'est vraiment un plus, c'est tout ce que la FED peut nous offrir.
Alors organiser une fête comme ça, on va en ressortir grandis, je pense.
Et ils ont maintenant un an et demi pour mettre sur pied cette fête gigantesque qui doit répondre à un cahier des charges dicté par la commission de ce centième, dont Liane Stoucki est le président.
Il y a plein d'aspects là-dedans.
Déjà au niveau de la sécurité qui a bien évolué ces dernières années à ce niveau-là, les responsabilités sont autres.
Et au niveau des activités, vous leur demandez d'organiser quoi ?
C'est historique, la Fédération Bourdoise des Jeunesses Copernards a un panier d'activités qui sont obligatoires à chaque manifestation fédérée.
Vous allez retrouver le tir, l'athlétisme, du football, tout ce qui est concours sportif, il y a un programme à respecter, le tir à la corde aussi qui est un sport historique.
Ce que représentent les Jeunesses Copernards de Bourdoise, c'est une des ADN du Coton-de-Veau.
C'est un patrimoine qui est propre au Coton-de-Veau et nulle part ailleurs.
La défense de ce patrimoine est d'ailleurs l'une des valeurs cardinales des sociétés de jeunesse.
Et Sylvie Podio, la présidente du Grand Conseil vaudois qui était invitée à cette assemblée hier, a joué le jeu. Deux conseillers communaux socialistes anciens membres de la jeunesse m'ont dit « tu sais Sylvie quand même, quand on est dans un giron, et puis qu'ils montent tous sur les tables pour chanter l'hymne vaudois, qui est à peu près la seule chanson que je connais, et bien quand même, ça nous fout des frissons, même quand on est socialiste.
» « Dans ces lieux, il n'y a jamais d'amour et de joie.
» « Je souhaite à tous les jeunes aujourd'hui, au travers de ces organisations, c'est de s'offrir des expériences extraordinaires, et puis de se dire après non, on l'a fait quoi.
Et puis on laisse des traces dans nos villages, à ce niveau-là, on garde une fierté.
» Et c'est bien ce qu'ont l'intention de faire les jeunes de la société lauréate de Savigny.
« On a prévu du lourd et du gros, et de faire une fête qui va marquer l'histoire quoi.
» Pourquoi c'est si important ?
« La jeunesse, c'est toute notre adolescence, et puis c'est quand même une certaine fierté, un honneur.
On s'est fait tellement de potes, nos amis, notre famille vit un peu là-autour.
Pour moi la Fédération c'est une grande famille, et puis là c'est rendre à la famille tout ce qu'elle nous a toujours donné.
» De l'émotion, du cœur, des larmes aussi, beaucoup de larmes, même hier.
De joie, mais aussi de déception pour les jeunesses du Nord-Vaudois, Simon Yossé.
« On n'a pas grand-chose à dire, on est tous très déçus.
On ne va pas faire une analyse maintenant, c'est beaucoup trop tôt, et puis on en reparlera peut-être plus tard, mais pour le moment, il faut digérer, voilà.
» Alors Agathe, un chiffre pour bien se rendre compte, la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes compte près de 8000 membres, et les jeunesses font partie du patrimoine immatériel du canton de Vaud.
Oui, et aujourd'hui, toutes ces sociétés, vous le diront haut et fort, elles sont apolitiques, mais au départ, lorsque cette fédération s'est créée, en 1919, c'était pour lutter contre l'exode rural, on essayait d'insuffler l'amour de la patrie, et ça c'était quelque chose d'éminemment politique, comme me l'expliquait Alexandre Daflon, qui est sociologue à l'université de Lausanne.
Alexandre Daflon, que vous citez, s'est intéressé de près à ces sociétés de jeunesse vaudoise, il a même écrit un livre intitulé « Il faut bien que jeunesse se fasse ».
Une expérience qui lui a fait abandonner ses clichés, dit-il, tout en gardant un œil critique sur plusieurs aspects, et notamment sur la répartition des rôles entre hommes et femmes au sein de ces sociétés.
La division des rôles y est encore très sexuée, et les filles sont encore trop souvent cantonnées à des tâches dites « invisibles » qui ne mettent pas en jeu la réputation de la société de jeunesse.
C'est un élément très fort que l'on comprend dans votre reportage, c'est l'importance du travail.
Ces jeunes s'investissent, on l'entend, ils bossent comme des acharnés pour monter ces gigantesques fêtes.
Alexandre Daflon, notre sociologue, appelle ça la dignité par le travail, par le faire, comme une survalorisation du travail qui pourrait être une manière de répondre aux clichés négatifs qui circulent sur ces sociétés de jeunesse.