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Date(s)
- 2025-07-04 (Création/Production)
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Étendue matérielle et support
1x vidéo, 12 minutes 35 secondes
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À Concise, le Giron du Nord 2025 bat son plein. Premier des quatre grands rassemblements estivaux organisés par les jeunesses campagnardes vaudoises, il mêle compétitions sportives, vie collective et fêtes. Une tradition centenaire toujours bien vivante.
Depuis mercredi, le village de Concise accueille des milliers de jeunes dans un décor temporaire installé dans un champ avec vue sur le lac de Neuchâtel. Jusqu’à dimanche, près de 30'000 visiteurs sont attendus au Giron du Nord 2025, un événement piloté par la jeunesse locale avec le soutien de 1500 bénévoles.
Au programme: compétitions sportives, musique, bars et restauration. Sur place, les participantes et participants dorment en tente ou en roulotte, dans un décor en grande partie construit par la jeunesse locale.
Les girons sont des rassemblements typiques des cantons de Vaud et de Fribourg, mais méconnus dans les autres cantons romands. Organisés chaque été, ils sont portés par des sociétés de jeunesse. La Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes (FVJC) regroupe environ 9000 membres répartis dans 200 sections locales.
Un lien social et intergénérationel
Président de la FVJC depuis le mois de janvier, Daniel Turin était vendredi l’invité de La Matinale, en direct de Concise. Il y a rappelé les fondements historiques de ces manifestations: "Les fondateurs de la Fédération ont décidé de mettre en place des événements pour maintenir un lien social pour les jeunes dans les campagnes."
Créée dans les années 1910 pour lutter contre l’exode rural, la fédération a depuis fait des girons un rendez-vous structurant pour la jeunesse. Aujourd’hui encore, les principes restent similaires: lien intergénérationnel, ancrage local, bénévolat et implication directe des jeunes dans l’organisation.
Ni folklore figé, ni simple fête
"Un giron? C’est simple, c’est cinq jours sur une place de fête qui est au milieu des champs", résume Daniel Turin. S’y croisent des jeunes venus de tout le canton, des habitants du village hôte, des sportifs et des bénévoles qui assurent les services logistiques, la sécurité, la cuisine ou encore le montage des installations.
L’ambiance est festive, mais le travail en amont est conséquent. À Concise, un comité de sept personnes et une cinquantaine de membres actifs ont préparé le terrain depuis des mois. Un saloon en bois a été entièrement construit par les membres de la jeunesse du village, sur leur temps libre, week-end après week-end. "Et ça, c’est du travail qui ne se remarque pas. Et puis on ne peut pas le faire en buvant des verres", souligne le président de la FVJC.
Face aux clichés qui réduisent les girons à des excès alcoolisés, Daniel Turin tient en effet à nuancer: "Je ne pense pas que giron égale beuverie. C’est vrai qu’on aime boire un verre, mais il faut se rendre compte aussi de tout ce qui est fait autour pour pouvoir profiter de la fête et du giron", explique-t-il.
Un espace de formation informelle
Au-delà de la fête, les girons représentent un espace d’apprentissage et de responsabilisation pour les jeunes. Planification, gestion d’équipe, logistique, communication: autant de compétences que les membres des jeunesses acquièrent dans l’action. "C’est une montée en compétences des jeunes. Ce n’est pas donné, dans n’importe quelle organisation, à des jeunes entre 16 et 25 ans, de pouvoir construire une manifestation qui va rassembler 30’000 personnes sur cinq jours", constate Daniel Turin.
La structure fédérative permet également aux jeunes de différents villages de se rencontrer, d’échanger et de maintenir un tissu social dans des régions rurales où les occasions de rassemblement sont parfois limitées.
Propos recueillis par Pietro Bugnon
Adaptation web: Tristan Hertig